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Madoukera au fil des vagues...
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22 novembre 2016

Bahia Gairaca

2016En théorie, les cinq baies faisant partie de l’immense parc national Tairona, on n’est pas autorisés à y mouiller sans autorisation spéciale (ni paiement de la taxe en rapport, bien entendu), mais le guide officiel fourni par la Colombie signale que c’est toléré si le port d’entrée n’est pas Santa Marta, ce dont nous avons bien évidemment tenu compte. Comme les deux premières des 5 baies sont ouvertes au vent dominant, que la 4ème est classée réserve totalement interdite aux bateaux et que les commentaires que nous avons lus déconseillent la dernière, c’est (on se demande pourquoi ?) vers la 3ème, la baie de Gairaca, que nous faisons route pour une nouvelle étape de 24h. Les prévisions météo ayant démontré une efficacité proche de celle des sondages de début novembre 2016 pour les présidentielles aux Etats-Unis ou pour le premier tour des primaires de la droite en France, on part à tout hasard avec un ris dans la grand-voile…

2016

En fait, le vent n’est pas vraiment de la partie en ce début de traversée et nous devons faire appel à la risée moteur pour ne pas passer 3 jours à parcourir les 135 miles de cette étape. Après quelques heures tranquilles, nous avons de nouveau l’appui de la grand-voile qui reçoit un petit vent de terre bienvenu et nous voyons surgir sur notre arrière un premier aileron, puis une dizaine, tous en ligne qui semblent se lancer à l’attaque de « Madoukera » dans un bouillonnement suspect… mais au moment de l’abordage, ça commence à sauter de toute part : c’est d’un banc de dauphins qu’il s’agit ! Ce ne sont pas des dauphins tels qu’on les a vu ces dernières années, ceux-ci sont plus grands et ont la peau gris mouchetée (sans doute des dauphins tachetés de l’atlantique), comme ceux qu’on pouvait voir en Guadeloupe en 86 mais qu’on a plus vu après ; de plus, en plus des sauts classiques qui les font sortir de l’eau horizontalement, ceux-ci surgissent de temps à autre verticalement, un peu comme des orques. En plus, ils sont plus constants, car leurs congénères nous avaient habitué à ne rester que peu de temps à jouer avec la proue, alors qu’eux sont restés plusieurs heures à jouer autour du bateau. Enfin ils doivent aimer la vie en communauté élargie, car ils sont une bonne vingtaine, voir plus à virevolter autour de nous, alors qu’habituellement ils ne sont en groupe que d’une petite dizaine. On pourrait croire qu’on est blasé, depuis le temps qu’on assiste à leurs ballets aquatiques, mais non, on a toujours un plaisir enfantin à les contempler et à s’imprégner de leur insouciance communicative.

2016

La nuit se passe sans problème dans l’alternance des quarts, tout juste entrecoupée de la présence de deux plateformes pétrolières offshore qu’on a d’abord pris pour des bateaux statiques, mais la carte nous a tout de suite détrompés; sans doute le sous-sol de la Colombie recèle-t-il ses propres ressources énergétiques, même si c’est sans commune mesure avec celui du Venezuela…. Au petit matin, alors qu’on est avachis sur le pont à déguster une boisson chaude, on voit surgir de la chaine de montagnes qui longe la côte, la Sierra Nevada de Santa Marta (la plus haute chaine de montagne côtière au monde), les sommets enneigés des monts Colon et Bolivar qui culminent à 5800m. Ce n’est qu’une vision furtive avant qu’un voile de brume ou de nuages ne les recouvre, mais de la neige éternelle dans les Caraibes, il faut avouer que c’est bluffant ! Au fur et à mesure de notre approche des cinq baies, le vent se renforce et la mer grossit, ce qui ne nous pose pas de problème tant qu’on est au portant, mais rend la descente de la voile, une fois face au vent, particulièrement sportive. L’entrée dans la baie de Gairaca, large de plus d’un demi mile et profonde de près de 2 miles et la forte houle qui nous accompagne nous laisse présager un mouillage inconfortable, mais heureusement nous trouvons un petit espace mieux protégé où nous pouvons enfin mouiller, nous baigner et nous reposer.

2016

Pour le repos ça s’avère super : on bénéficie d’un calme auquel on aspire depuis maintenant 5 jours. Pour le paysage, rien à dire: on est entouré de falaises  verdoyantes où alternent les plantes grasses qui semblent disposés comme dans un jardin tropical et diverses teintes de roches ; on distingue également quelques rares constructions sommaires sur les deux belles plages visibles, l’une au sud, en fond de baie, et l’autre à l’ouest ; seules deux ou trois barques de pêcheurs laissent présager qu’on ne sera pas dérangés, d’autant que nous sommes le seul bateau au mouillage. Mais pour le bain, on est un peu déçus : l’eau est verdâtre et trouble, et une exploration en snorkeling vers les rochers proches nous oblige à nager au milieu de détritus divers preuve que la civilisation moderne a pénétré le cœur de la réserve de Tairona ; quant aux poissons, ils sont rares, petits et quelconques… snifff ! Après une journée de repos, de cuisine et de bricolages divers, le temps de laisser la mer se calmer un peu dans la baie, on décide d’aller à la rencontre des autochtones ; nous visons la plage la plus proche où l’absence de rouleaux nous permettrait de débarquer confortablement, mais le moteur de l’annexe décide de s’arrêter au 2/3 du chemin. On hésite à continuer à la rame, car il ne reste plus qu’un peu plus d’une heure avant la nuit, et on prend la sage décision de plutôt ramer en direction du bateau ; après une demi-heure de rame, nous essayons à tout hasard de redémarrer le moteur qui, contre toute attente, accepte… mais s’épuise de nouveau avant d’arriver au bateau ! Le lendemain, n’ayant pas trouvé d’eau dans le carburateur, ce qui aurait pu être à l’origine de ces pannes intermittentes, nous faisons de nouveau l’impasse sur de potentielles rencontres enrichissantes et mettons le cap sur Santa Marta dont on attend beaucoup, d’autant qu’on prévoit d’y rester deux semaines !

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Commentaires
C
GO ON....! Keep the powder dry, and the propeller in the water.<br /> <br /> Christian
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