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Madoukera au fil des vagues...
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8 avril 2014

Archipelago de Canarreos

2014Le 7 avril, nous avions rendez-vous avec la capitainerie et la guardia frontera à 8h, mais ce n'est qu'à 8h45 qu'on obtient notre reçu de la capitainerie, la secrétaire étant trop occupée à gérer le départ d'un des deux bateaux de plongée, et, pour le mêmes raisons,  à 9h30 seulement que la guardia frontera nous rend finalement notre despacho duement tamponné pour l'escale. Ca ne fait pas vraiment nos affaires, car nous avons 45 miles à parcourir, impérativement avant la tombée de la nuit. Heureusement Eole est de la partie et nous pousse beaucoup plus vite que prévu, à une moyenne de plus de 7 noeuds, ce qui augure bien de mon entrée dans ma soixante cinquième année. Tant et si bien qu'à 2 heures de l'après-midi nous doublons par le nord Nueva Gerona où il n'est plus utile que nous nous arrêtions puisque nous l'avons déjà visitée. Nous continuons donc notre route en direction de Cayo La Cruz, seul mouillage possible au creux d'une mangrove avant de rejoindre l'Archipelago de Canarreos. Le vent de sud-sud-est continue à forcir et je suis obligé de mettre mon ciré à la barre tandis que l'équipage se réfugie dans la soute, tellement les vagues sont formées. Trois heures de douche toutes le 30 secondes, ça vous revigore un homme ou en tout cas ça en fait un homme neuf, prêt à attaquer sa dernière année de presque jeune. Un petit moment d'appréhension, car on approche du but et je ne vois pas la mer se calmer: si l'abri prévu ne protège pas de cette forte houle, on sera obligé de faire demi-tour. A moins d'un demi-mile de l'arrivée, la mer se calme progressivement au fur et à mesure qu'on bénéficie de la protection de la caye où l'on compte passer la nuit. Enfin la douche s'arrête et le silence s'installe, tout juste perturbé par le bruit du vent. Sitôt mouillé, je me plonge dans la mer pour me désaler...

2014Après une nuit calme, nous nous levons de bonne heure pour pouvoir embouquer la passe de la Cruz avant d'avoir le soleil dans l'oeil (nous progressons toujours vers l'ouest), mais après 3 essais rendus infructueux du fait de l'insuffisance de fonds à 1m50, nous sommes obligés de rebrousser chemin pour prendre plus au nord une passe un peu plus profonde, ce qui nous fait perdre 1heure et demie et sans doute 6 à 7 litres de notre précieux carburant ! Manifestement ce n'est plus mon jour de chance, car nous devons tenir un cap plein sud pour descendre sur Cayo Campos, notre première étape dans les Canarreos, direction d'où le vent vient de décider de souffler (et chacun sait que souffler n'est pas jouer !) En fin d'après midi nous pénétrons dans le chenal naturel qui sépare Cayo Campos de sa voisine Cayo Hicacos. Nous n'allons pas au mouillage principal qui n'offre pas de protection pour les vents du sud, mais mouillons devant une légère petite avancée dans la mangrove, malgré tout efficace. Pendant la nuit, des violentes rafales secouent le bateau et nous laissent cette fois face au nord. C'est le 6ème coup de Norte que nous subissons depuis le départ (et sans doute pas le dernier): le premier à Fort Lauderdale, le second à Key West, puis deux autres à la marina Hemingway, un à Bahia Honda et enfin celui-ci. De fait, en cette saison, de la Floride à Cuba en passant par le Mexique, les vents suivent régulièrement un régime circulaire qui perturbe la régularité des vents dominants d'est tous le 5 à 7 jours et qui se termine par un coup de Norte. Ils passent de l'est au sud est puis au sud en se renforçant, puis au sud-ouest pour passer d'un coup brutalement au nord où il atteint son paroxysme avant de repasser nord-est en diminuant pour enfin revenir à sa place naturelle, à l'est. D'après notre guide nautique, au moment du brusque passage au nord, les rafales atteindraient les 60 noeuds, mais il me semble que c'est plutôt entre 30 et 40, ce qui est déjà beaucoup trop; d'autant que le passage de ces rafales dure entre une demi-heure et 3 ou 4 heures...

2014Le lendemain matin un calme relatif est revenu bien que nous soyons maintenant orientés en sens inverse de la veille, mais outre le vent, il reste un fort clapot qui ne nous permet pas d'apprécier la belle couleur des fonds. En fin de matinée on reçoit une visite qui vient nous sortir de notre morosité. Ce sont les gardiens de la faune et la flore de Cayo Campos qui nous invitent à les visiter. Le vent continuant à décroître, nous passons de l'autre coté de la pointe pour rejoindre le mouillage peu abrité mais présentant de très belles couleurs d'eau qui fait face à leur logement qu'il nous font visiter: c'est en fait une toute petite case branlante des plus rustiques où deux lits superposés sans draps occupent la majeure partie de l'espace et une table le peu de place restant. Leur seul luxe est une minuscule télé (couleur quand même) et un ancien congélateur reconvertit en frigo. Danel, Papo et Alexis y passent 30  jours à s'ennuyer royalement en attendant qu'ils soient relayés par une autre équipe pendant leurs trente jours de repos à terre, et ceci pour deux d'entre eux depuis plus de trente ans: Robinson peut aller se faire rhabiller ! Nous leur expliquons tant bien que mal que nous voudrions voir des singes (l'ile abrite une colonie de petits macaques qui ont été amenés ici pour des raisons de recherche médicale), voir des crocodiles: pour les monos (les singes), sera pour le lendemain midi et pour les crocodiles, il sont trop loin pour qu'on puisse les voir. En attendant, ils nous invitent à diner pour le soir et nous n'avons pas le coeur de refuser, bien que l'état général de l'ensemble soit peu avenant. Nous leur apportons une bouteille de vin, des cacahuètes et de la salade de fruit. Il nous servent un plat de 3 queues de langoustes chacun, très bien cuisinés par Danel, mais ne s'asseyent pas avec nous car, nous disent-ils, ils sont saturés de manger la langosta; en fait ils préfèrent regarder un match de base-ball à la télé (les américains ont laissé des traces indélébiles...). Nous avions pensé  leur faire plaisir avec une bonne bouteille de vin français, mais Papo n'y goûte même pas, Danel n'aime pas et seul Alecis, le plus jeune, semble apprécier: c'est un flop magistral pour un français, chauvin de surcroit. En revenant pour photographier les singes, on leur amène 2 bières, des tomates, du café, un couteau et une petite trousse d'urgence (Marie Ann ayant remarqué que Papo  avait une forte entaille à la main) et nous repartons avec un énorme filet de vivaneau qui nous fait 4 repas bien servis. Leur accueil si chaleureux et leur gentillesse désintéressée, plutôt rares par les temps qui courent, nous touche beaucoup...

2014Pour rejoindre l'escale suivante, nous devons passer au sud de la ligne de caye. Nous empruntons le Canalizo Arguadiente,  un magnifique petit chenal naturel entouré de mangrove qui de nouveau nous évoque la Rivière Salée, à cette différence près que les eaux y sont d'un magnifique bleu turquoise; le seul petit défaut, c'est qu'à son début et à sa fin il s'est un peu envasé, ne nous laissant que 1m90 d'eau: ça angoisse, mais ça passe sans problème. Quand nous arrivons au mouillage du canal de Rosario, nous avons la surprise de le voir déjà occupé par 2 bateaux, un français et un allemand, puis d'être rejoints par 3 autres dans la soirée, dont deux autres français et un allemand. Quelle foule ! Mais qui restera anonyme, car les bateaux sont très espacés et que manifestement personne n'a l'envie de mettre son annexe à l'eau: la côte proche ne présentent aucun attrait et il n'y a aucune caye à explorer dans les environs. En soirée nous procédons à un nouvel échange rhum-pêche avec des pêcheurs locaux, mais comme on est un peu saturés de langouste (si, si, ça arrive), c'est un gros vivaneau qui est l'heureux élu; si gros qu'il nous fera 5 repas.

 

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