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Madoukera au fil des vagues...
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27 mai 2015

Passage de Sebastopol

2015

La météo s’étant sensiblement améliorée, nous nous lançons à la conquête du passage de Sebastopol, avec comme seules armes la carte dessinée à la main de notre guide et le commentaire optimiste qui l’accompagne nous précisant qu’il est assez aisé de repérer son chemin entre les cayes en avançant à vue. Sous deux réserves, bien évidemment, c’est que d’une part nous choisissions une heure où le soleil est suffisamment haut pour bien faire ressortir les teintes plus claires des cayes et que d’autre part aucun nuage ne vienne obscurcir le ciel, ce qui annulerait les différences de couleur… L’approche de la pointe nord- est du plateau central se fait relativement facilement, une île bien repérable, Espanqui, la marquant . A partir de là, le capitaine commence à se faire du mouron, n’étant pas vraiment certain que son choix d’emprunter la passe la plus intérieure, peu large mais d’une profondeur constante entre 15 et 20 mètres, celle proposée par le guide nautique, soit meilleure que celle proposée par les deux cartes électroniques, plus large, mais de profondeurs variant entre 4 et 12 mètres et agrémentée de quelques cayes isolées mal cartographiées.

C’est dans cet état d’esprit qu’on aperçoit un premier pêcheur à pied un peu à gauche de la route théorique qu’on décide de contourner, car s’il peut tenir debout, c’est qu’il est sur la caye; puis peu après un deuxième, 1 mile plus à l’est… Bientôt en s’approchant de celui qui est le plus près, on lui trouve une étrange couleur vert anglais, un peu comme celui des chasseurs en tenue de camouflage. En s’approchant encore un peu, le pêcheur se transforme en une balise d’un vert très foncé, étrangement constituée d’un large pieux surmonté d’un large cylindre (évoquant un buste), lui-même surmonté d’un voyant (évoquant une tête) : d’où la confusion, d’autant qu’aucune de nos 3 cartes ne faisant état de la moindre balise! Bien entendu , l’autre pêcheur aperçu est du même style, bien que vêtu non plus de vert, mais d’un rouge brique tirant sur le marron. Un long soupir de soulagement secoue la poitrine du capitaine qui sait maintenant qu’il a choisi le bon chenal. Un raisonnement rapide permet de décider que, comme ce passage est principalement employé par les bateaux venant de Caracas pour rentrer aux Roques, les pêcheurs habillés de vert sont des balises bâbord entrant et que ceux qui sont habillés de rouge sont des balises tribord entrant. La présence de ce récent balisage, bien que ne figurant sur aucune carte, diminue un peu le stress ambiant, sans réussir toutefois à l’annihiler.

2015

Une fois le chenal embouqué, un passage que nous allons suivre pendant les 3 prochaines heures, c’est le ravissement qui domine : devant nous la bande étroite bleu profond qui marque le passage sans risque, mais que nous devons quand même étroitement surveiller au cas où une patate isolée n’aurait pas eu l’idée de croître trop près de ma surface ; à notre gauche le long banc de sable recouvert d’un mètre d’eau renvoyant un émeraude tellement vif s’étendant à l’infini, le jaune clair, presque blanc qui marque la caye centrale, à peine recouverte de quelques centimètres d’eau et d’où ressort, de loin en loin, le vert brillant d’un petit bosquet de mangrove. C’est un spectacle grandiose qui à lui seul justifie le stress qu’impose au capitaine ce slalom entre les cayes, qui diminuera un peu au fur et à mesure de la découverte de nouveaux balises-pêcheurs, en alternance avec d’étranges bouées aux couleurs vives, au ras de l’eau, dont la forme rappelle celle d’un radome de radar. Pour maintenir un minimum les stress, nous apercevons ci et là, sur quelques cayes plus à l’est, les épaves de bateaux de tous types et de toutes tailles, nous rappelant que la vigilance reste de mise…

2015

Au bout de deux heures et quelques « pêcheurs » (l’illusion est toujours là avant d’être assez près) plus tard, nous arrivons près de la première zone de mouillage envisagée située derrière la caye la plus à l’est, proche d’une entrée théorique jonchée d’épaves; toutefois la mer encore forte qui brise avec violence sur la caye, alliée avec une absence totale de végétation susceptible de diminuer un peu la force du vent, nous en dissuade. Nous continuons donc notre slalom aidé par les bouées pas toujours judicieusement placées, mais rassurantes, jusqu’au moment où nous nous décidons à quitter le chenal pour rejoindre l’hypothétique protection d’un îlot de mangrove (assez similaire à l’îlet Fortune en Guadeloupe) qui a poussé sur la caye extérieure, seul îlot de végétation sur cette bordure rocailleuse,  l’îlet Buchiyaco. A peine mouillés par 6 mètres de fond, bien à l’abri de notre ilôt, sans plus un mouvement ni un bruit sur le voilier, la tension intense du capitaine retombe d’un coup, et une première petite exploration des cayes alentours est lancée. C’est d’abord une petite déception, car il ne s’agit que de sable, sans aucun poisson visible ; en revanche, la récompense vient quand on s’aperçoit que la pente intérieure du banc de sable est couverte de milliers d’énormes lambis dont nous ne ramassons que 3, mais qui pèsent un tel poids que nous avons bien du mal à nager sans couler pour les ramener jusqu’au bateau. Ils sont si gros que chacun d’entre eux suffira pour un repas à 2, alors que d’habitude il faut en compter deux par personne! Le lendemain, nous partons explorer la caille côté terre, sous à peine un mètre d’eau, mais abritant quelques patates avec leurs lots de petits poissons dont des papillons et un couple de grands poissons anges. Nous allons avoir du mal à nous arracher aux merveilleux spectacles que ce passage nous procure…

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Commentaires
R
Je suis d'accord avec Laeti: OU SONT LES PHOTOS???
L
dis donc, quel stress ! Et les photos alors ????
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