Bell Cay

Et voici arrivé le moment que nous attendons avec impatience depuis un moment déjà : notre entrée dans l'Exuma Cays Land & Sea Park. Pour y arriver, nous choisissons de passer entre les bancs de sable de Compass Cay, ce qui nous offre encore de magnifiques nuances d'émeraude de part et d'autre de l'étroit chenal que nous empruntons. L'appareil photo crépite, mais il est très difficile de rendre une émotion en deux dimensions : le résultat n'est pas à la hauteur du paysage marin qui nous entoure. Nous franchissons la ligne virtuelle qui marque notre entrée et nous nous dirigeons vers Bell Island, que nous pensons belle... et là, immense déception, la baie que nous avions choisie pour y mouiller n'est qu'un immense et hideux chantier, sans doute la construction d'un hôtel, qui ne laisse plus rien apparaitre de ce qui était supposé être son charme. A moins qu'on aime par dessus tout le ballet des engins de chantier au travail, ou celui des barges déchargeant des matériaux ! A chacun sa vision du paradis...

Un rapide coup d'oeil à la carte nous montre qu'il existe une autre anse un peu plus loin sur Bell Island, avec encore suffisamment de fond pour qu'on puisse y mouiller. Quand on franchit le petit cap qui la ferme, on s'attend au pire... mais heureusement, celle-ci s'avère assez plaisante, quoiqu'un peu trop civilisée à notre goût : deux grandes villas accrochées à la colline ont une vue plongeante sur le mouillage et la plage est bordée de part et d'autre par des carbets-bars qui semblent toutefois déserts. Mais comme nous sommes déjà hors saison, les villas semblent vides et les carbets-bars déserts; seuls quelques bruits de chantier nous parviennent de temps à autre, heureusement assez assordis...

Nous sommes rejoints peu après par Lol, Jessy et Pierre étant impatients de goûter à la langouste et au colombo improvisé préparé par notre cook. Une petite exploration des fonds plus tard (quelques rares pâtés de corail en plein courant, mais très poissonneux) et c'est chose faite : la langouste flambée au rhum passe rapidementde de nos assiettes à notre estomac et le colombo n'est pas de reste ! Pendant que nous dinons, la plage s'éclaire d'une lumière tamisée qui illumine ses palmiers, et vu qu'il n'y a personne d'autre, nous en déduisons que ce son et lumières (sans le son, dieu merci) est à notre exclusive attention; nous apprécions... et nous nous demandons si le nom de Bell Island ne serait pas en rapport avec celui du célèbre inventeur du téléphone : ça pourrait expliquer cette gabegie d'éclairage !