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Madoukera au fil des vagues...
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27 juin 2014

USVI, St Thomas-St John-St Croix

2014Nous quittons Culebrita pour St Thomas, dans le Iles Vierges Américaines (USVI) pour une courte escale destinée au rachat d'une batterie pour notre appareil photo et à un dernier réapprovisionnement. Là encore, le soleil qui baigne l'île ayant remplacé la pluie qui l'inondait l'année dernière nous fait voir St Thomas sous un bien meilleur jour, nous en faisant même apprécier certains aspects. Nous avons ainsi trouvé un certain charme colonial aux bâtiments de la rue commerçante qu'on découvre en empruntant une étroite ruelle, même s'ils n'abritent que des boutiques de luxe destinées aux croisiéristes des paquebots. Nous ne nous y attardons cependant pas et, dès que sommes rejoints par "Mikhaya", nous mettons cap sur St John à seulement 10 miles de là. Notre premier mouillage, à Caneel Bay, confirme l'apriori favorable que nous avions ressenti en visitant l'île par la terre l'an dernier. Il faut préciser que l'ensemble de l'île, don de Rockefeller qui en était propriétaire (en échange de l'autorisation d'y ouvrir un hôtel de luxe...), est classée réserve naturelle. Toutes les baies sont équipées de corps-morts qu'il convient de prendre afin de ne pas abimer les coraux avec notre ancre. Nous nous plions avec bonne grâce à cette contrainte, d'autant que le coût de la nuitée reste très raisonnable et que le principe du règlement est basé sur la confiance, ce qui me plait beaucoup : il y a dans chaque baie un petit radeau avec une boite aux lettres dans laquelle on glisse une enveloppe contenant le paiement. Ce premier mouillage est déjà un enchantement, tant au niveau du spectacle (couleurs d'eau et plages) qu'à celui de la visite des fonds en snorkeling, ce qui nous permet de nager au milieu de nombreux gros perroquets bleu ciel, de voir évoluer une pieuvre et de croiser un tarpon.

2014Ensuite ça va crescendo, chaque mouillage nous paraissant encore plus beau que le précédent. Trunk Bay où nous parcourons le circuit sous-marin balisé de panneaux immergés dont l'un que mon chauvinisme latent m'oblige à nettoyer car il porte la mention de "French goat fish".  Maho Bay dont le mouillage regorge de tortues qu'on voit évoluer sous l'eau, mais aussi pointer leur nez en surface pour y prendre de longues respirations en faisant la planche, en alternance avec "l'envol" d'un bance de calamars. Waterlemon Bay, derrière un îlot entouré de magnifiques formations coralliennes et rattaché à la terre par un banc de sable à fleur d'eau, magnifique fond blanc ; c'est aussi le point de départ d'un sentier qui serpente en montant jusqu'aux ruines de la plantation Annaberg d'où on a une vue aérienne sublime sur la baie. Nous n'avons que le temps de survoler ces mouillages, mais nous nous promettons d'y revenir bientôt, maintenant qu'on a fini par obtenir des visas de 10 ans qui nous y autorisent. Je passe sous silence le fait que ces dames ont investi le petit centre commercial très classe de la localité principale, Cruz Bay, pour leur plus grand plaisir mais au grand dam de nos cartes bancaires pendant qu'on attendait sagement devant une bière en surveillant les préparatifs du carnaval local qui a lieu fin juin.

2014Après avoir longtemps hésité, car ça n'améliore pas notre position par rapport au vent pour la suite de notre route, nous choisissons d'accompagner nos amis de "Mikhaya" à St  Croix où ils souhaitent nous présenter leurs oncle et tante, anciens circumnavigateurs aujourd'hui âgés de 82 et 80 ans qui ont choisis de s'y installer pour y vivre leur retraite loin de leur mère patrie dont ils n'apprécient pas le rythme trépident. Les 35 miles qui séparent St Croix de St John sont parcourus bord à bord entre bon-plein et vent de travers, en moins de 6 heures toutes voiles dehors. L'entrée à Christiansted est toujours aussi confuse, les chenaux se croisant au milieu de grandes cayes affleurantes, malheureusement pas suffisantes pour arrêter la houle qui nous fait vivre une nuit agitée au sein même de la petite St Croix Marina. L'oncle et la tante nous rejoignent pour un "happy hour" qui nous permet d'en savoir un peu plus sur eux : ils ont fait leur tour du monde dans les années 80 sur un bateau taïwanais, puis il a pu reprendre son métier d'avocat au sein d'un cabinet qui lui a proposé une mission à St Croix; comme ils cherchaient un endroit pour s'installer au soleil, ils ont sauté sur cette occasion. L'attrait et les sirènes de St Croix les ont séduits, l'île ayant été danoise pendant deux siècles après un rachat à la France et avant d'être revendue en1916 aux Etats Unis. Le style architectural des deux principales villes, Chistiansted et Frederiksted, en est profondément marqué, ce qui apporte une touche exotique complémentaire à celle île des Caraïbes; quand aux sirènes, mi-femmes mi-poissons, leur légende, immortalisée par Andersen, est d'origine également danoise. Nous faisons une petite promenade digestive dans la ville qui achève de nous convaincre de l'attrait de ces origines. L'oncle et la tante, qui pensent beaucoup de bien des français, gardant un souvenir très présent de leurs escales dans les îles françaises, tant dans les Caraïbes que dans le Pacifique et dans l'océan Indien. Ils nous emmènent faire le tour découverte de l'intérieur de  l'île, qui présente un caractère que nous ne soupçonnions pas.  Nous les trouvons charmants et apprécions cette dernière escale en compagnie de Cindy et Matt avant notre retour en Gwada où ils nous retrouverons dans une ou deux semaines pour que nous puissions leur faire aimer notre île...

2014Le temps continue sa course inexorable, aussi devenons-nous déjà quitter St Croix pour la Guadeloupe. Une dernière escale dans les eaux américaines  à Buck Island, petite île dépendant de Ste Croix, et tout dernier snorkeling juste avant la tombée de la nuit. Et c'est un cadeau fabuleux qui nous est offert avec  le spectacle d'un bonne douzaine de langoustes ,hors de leurs trous, chose exceptionnelle, et d'un poisson crapaud (le premier que nous voyons). Nous ne pouvions rêver mieux pour conclure  cette fabuleuse croisière Nous levons l'ancre de Buck Island  à 5h30 le vendredi 27 juin 2014, avec dans l'idée de parcourir les derniers 200 miles qui nous séparent de la Guadeloupe d'une seule traite... Mais c'est sans compter sur la malédiction qui nous frappe à chaque fois que l'on fait escale à St Croix. La première fois en 1992, on a été carrément refoulés lorsqu'on s'est présentés pour faire les formalités d'entrée, faute de visa (le visa avait été supprimé...et rétabli uniquement pour les personnes arrivant sur un territoire américain en voilier !). La deuxième fois en 2012, on a eu un black-out électrique total une dizaine de miles avant d'arriver, ce qui nous a obligé à louvoyer toute la nuit à moins de 2 noeuds, pour ensuite  déchirer  le génois entre Ste Croix et la Guadeloupe, parce que les vent était alors trop fort. Pour cette troisième visite, nous nous apercevons dès le départ que le pilote est subitement tombé en panne, ce qui nous promet entre 36 et 42 heures de barre, rien de bien réjouissant. Comme de surcroit la météo n'est pas fameuse et que le vent supposé être légèrement nord-est à 15 noeuds est en fait plein Est à 20 noeuds, nous nous décidons à l'approche de la nuit à faire une escale non prévue à St Kitts, avec dans l'idée d'y refaire le plein de gasoil dans la petite marina de Basse-Terre. Ca nous fait faire 50 miles plein Est au moteur, ce qui nous prend la nuit; au petit matin, la bosse du premier ris se rompt au niveau de la bôme, sectionnée par la poulie de renvoi de notre nouvelle voile (ggrrr !).  Et quand nous arrivons à la marina on nous annonce que la station de carburant supposé y être installée n'a, en fait,  jamais été construite... Nous sommes obligés de prendre un taxi pour nous rendre à une station en ville, et à nous limiter à 40 litres, le contenu de nos 2 jerrycans, alors qu'il nous en faudrait 100. Si on compte le taxi et l'arrondi de change très très favorable que nous impose la pompiste, le litre nous revient à 4$, c'est le plus cher qu'on ait jamais payé ! On y perd une partie de la journée et nous sommes obligés de faire une escale forcée, mais pas désagréable, à Nevis pour la nuit avant de reprendre notre route.

P6251426Bien reposés, on repart à 6h le lendemain. Les quarante premiers miles ne sont pas très rapides (4,5 nm) ce qui nous fait envisager une arrivée tardive vers 22h, mais au passage de Montserrat le vent forcit à plus de 25 noeuds, et c'est à plus de 7,5 noeuds de moyenne que nous déboulons sur la Guadeloupe, avec des creux de plus 2 mètres. C'est finalement à 18h30 le 29, juste avant la nuit, que nous arrivons à Deshaies, mettant ainsi un terme (qui nous semble prématuré) à 4 mois1/2 de croisière dont les points forts resteront Cuba et Haïti, escales particulièrement dépaysantes ! Merveilleuses escales, formidables rencontres ! Nous y avons pris tant de plaisir que nous attendons déjà notre prochaine croisière avec impatience....

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Commentaires
R
Quel voyage! C'est a en faire rêver. <br /> <br /> :es photos sont très jolies.<br /> <br /> Bisous, R.
D
Allez, un petit épilogue, pour continuer de surfer sur la vague.
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