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Madoukera au fil des vagues...
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29 mai 2015

Roques: Dos Mosquises

2015

La côte sud du plateau central des Roques étant totalement dénuée d’abris, nous allons avoir une trentaine de milles à parcourir pour rejoindre notre prochaine étape, le lagon de Dos Mosquises. Comme l’entrée dans ce lagon est étroite et peu profonde (3m50), il est nécessaire que nous arrivions avec un bon éclairage zénithal, c’est pourquoi nous décidons de partir tôt, même si la sortie du passage de Sebastopol comporte un coude entre des cayes difficiles à distinguer, car les fonds du chenal lui-même remontent progressivement jusqu’à la barre de sortie qui ne nous laisse que 5m d’eau, cette faible profondeur faisant disparaitre le bleu profond qui nous sert jusqu’alors de guide  au profit d’un vert émeraude peu différent de celui des bancs affleurants. Nous comptons sur la présence figée de nos petits pêcheurs-balises pour nous guider. Quand à la difficulté de rejoindre le chenal depuis notre mouillage en évitant toutes les cayes qui parsèment le trajet, nous avons pris la précaution de faire une reconnaissance préalable en annexe, et avons pu choisir un point remarquable qui, en tapant droit dessus, nous permet d’éviter tout écueil : nous sommes parés pour l’expérience !

C’est ainsi qu’à 7h30 le 28 mai nous levons l’ancre, avec une lumière insuffisante pour repérer tous les obstacles.  Nous rejoignons cependant sans problème le chenal, puis nous commençons à descendre dans le sud en recherchant nos petits pêcheurs. Malheureusement, le premier est en train de prendre du repos dans son habit vert anglais, allongé sur la caye qu’il est sensé nous signaler dans une étrange posture; toutefois la caye est suffisamment proche de la surface pour que nous la repérions bien, malgré l’heure matinale qui ne laisse filtrer que quelques rayons rasants du soleil… Ce premier obstacle franchi, il ne reste plus qu’à repérer le dernier pêcheur après lequel tourner à angle droit pour aller vers la passe de sortie, non sans une dernière angoisse lorsqu’on constate que la barre remonte à 4m de la surface mais non à 5 ! Une fois dehors, nous déroulons le génois et longeons la côte sud du plateau centrale, dans une agréable navigation ¾ arrière, à une vitesse moyenne de 6,5 nœuds, ce qui nous permet de parcourir la distance en tout juste 3 heures, confortablement installés dans nos sièges de cockpit, un livre dans une main et un verre dans l’autre…

2015

Une fois la pointe sud-ouest atteinte, nous n’avons plus que 5 miles à parcourir pour arriver à destination, Dos Mosquises. Il faut d'abord aller chercher la passe d’entrée à près de 2 miles dans l’ouest, car le lagon de Dos Mosquises est entouré d’un banc de sable parsemé de patates qui ne laisse qu’une seule possibilité d'accès en toute sécurité: arriver par le sud-ouest puis se diriger vers les palmiers d’un îlot du nom de Tres Palmeres dont le nom nous laisse un peu perplexe, car en fait il n’y a que deux palmiers sur l’îlot (ce qui était déjà le cas lors de notre précédente visite il y a 3 ans, mais manifestement personne n’a pensé à y remédier)… Dos Mosquises abrite un centre de recherche et de protection des tortues dont nous pouvons voir les bâtiments du mouillage : deux cases d’habitation, une case réservée à un bureau pour les chercheurs de passage, une pour la salle-à-manger-salon, une pour la cuisine et enfin une un peu plus longue et dépourvue de murs (un carbet donc) pour les bassins d’élevage des tortues. Quand nous nous rendons à terre, nous avons la surprise de voir que tous les bacs à tortue sont vides, contrairement à notre dernière visite où on y voyait aussi bien des bébés Caret, que Caouane, qu’Imbriquée ou que Luth  ; nous sommes accueillis par les 3 habitants qui semblent nous attendre avec impatience… pour nous demander de les aider à faire démarrer leur groupe électrogène.

2015

Un peu pris de cours, je fais les vérifications d’usage : plein d’essence, robinet ouvert, starter en bonne position, découverte d’un bouton start-run-stop dont ils  ne connaissaient pas l’usage, sauf pour stop (pour m’aider dans mes explications, je bénéficie d’un autocollant qui donne la démarche à suivre pour démarrer en espagnol… et en français ; vu qu’ils semblent découvrir certaines étapes, il semble qu’ils ne sachent pas lire. En suivant la procédure, le moteur tousse, démarre quelques secondes, puis s’arrête. Pour aller au bout de ce que je peux faire (mes connaissances mécaniques sont limitées), il me reste à contrôler la bougie et à nettoyer le carburateur, mais quand je leur demande de me passer une clef à bougie, ils n‘en n’ont pas et n’ont pas non plus de trousse à outils pour démonter le carburateur. Il ne mes reste plus qu’à leur conseiller d’attendre une heure (au cas où ils auraient noyé le moteur), puis à réessayer en suivant la procédure recommandée. J’envisage un moment de retourner sur le bateau chercher ma trousse à outils  mais je dois dire que je me sens tellement fatigué avec toutes ces nuits sans dormir à rechercher le pourquoi du comment, surtout depuis que nous n’avons plus « Mikhaya » avec nous dont l’équipage, toujours à l’écoute, nous obligeait à penser quotidiennement à autre chose, que l’idée de passer une nuit de plus sur ce mouillage rouleur me décourage, même si le plaisir de rendre service me tente un peu. On signalera cette panne en repassant à Gran Roque.

La raison de l’absence de bébés tortues dans les bacs nous avait été expliqué par Luis (en tous cas, c’est ce qu’on avait compris) par un démontage de la station, trop vétuste, pour l’installer dans une autre île. Les 3 gars présents nous en donne une autre : la station est en cours de rénovation et d’agrandissement, ce qui parait en effet plus plausible, car nous avons remarqué que l’un des bâtiments était presque neuf et ne figurait pas sur les photos que nous avions prise il y à 3 ans ; de plus il y a ici une petite piste d’atterrissage en terre battue qu’il ne serait pas possible d’installer sur un autre atoll des Roques dont les îlots sont le plus souvent soit trop petits soit trop étroits pour le permettre. La vraie explication est sans doute que les tortues ont été momentanément déplacées pendant la durée des travaux. Nous quittons à regret (celui de n’avoir pu les aider davantage) Dos Mosquises pour nous rendre à Cayo de Agua, quelques miles plus au nord, mais en entrant dans le lagon fermé par Cayo de Agua au sud et Elbert Key au nord, il s’avère assez vite que compte tenu du vent qui s’est renforcé, le mouillage risque d’être très rouleur, on change donc notre fusil d’épaule et allons nous abriter sous Elbert Key, assez près du bord et avec 2,6 m de fond. Comme nous sommes de plus en plus sensibles aux mouillages rouleurs et que la sieste nous a montré que ça restait inconfortable, profitant des derniers rayons du soleil couchant, nous nous rapprochons encore de la côte jusqu’à n’avoir plus que 2m de fond (il ne reste plus beaucoup d’eau sous la quille) et c’est à ce prix que nous pouvons passer une nuit correcte, à peine bercés par de rares et faibles balancements résiduels…

2015

Nous avons bien-sûr été explorer la petite caye qui nous sépare encore de la plage , sans grand intérêt d’ailleurs, mais qui nous a quand même procuré une aventure croustillante : en sortant de l’eau, je ressens quelques picotements dans l’oreille que j’attribue à une poche d’eau résiduelle, comme c’est souvent le cas après un bain ; mais j’ai beau me passer le coin de la serviette dans l’oreille, rien n’y fait ; j’y introduit finalement mon petit doigt, sens quelque chose de visqueux… et en ressort un petit crabe, ressemblant à une petite étrille, qui n’a pas trouvé de meilleur nichoir pour assurer sa mue que mon accueillant appareil auditif. Bien que flatté d’avoir été choisi, je le prie cependant d’aller faire sa vie ailleurs, même si je conçois qu’il pensait avoir fait le meilleur choix J !

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Commentaires
R
Tu trouves toujours un nouveau petit truc pour agrémenter tes récits.<br /> <br /> Moi je les lis tous!
L
Pas mal cette histoire de crabe ! Tu es devenu Papinou le nid douillet...
M
Enfin,je pens avoir réussi..du moinś jé l'espere L pue n'arrivais pas à trop
M
Tu as eu de Lachance,<br /> <br /> Mon pauvre coco,il aurait pu <br /> <br /> Tê ronger to tympanal. C'estk arrive à une copinek aveć un pince oreille.bisous mamanl
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