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Madoukera au fil des vagues...
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22 mai 2015

Roques: l'arrivée_Francesqui

2015

C’est finalement le 16 mai à 7h que nous laissons Frederiksted (Ste Croix) pour les Roques. La fenêtre météo est enfin satisfaisante pour les 3 jours à venir sur l’ensemble du trajet. Quelques passages mous sont prévus, mais jusqu’alors les prévisions sur l’arrivée tournaient autour des 25 nœuds ; c’est trop quand il n’y a pas de balises dans la zone et que l’endroit est truffé de petit îlots, cayes et bancs de sable qu’on a pas envie de tutoyer avec une mauvaise visibilité et une mer trop creuse. Comme on prévoit de passer 3 jours et au moins 2 nuits en mer, on table sur une arrivée le 18 au soir ou le 19 au matin, une arrivée de nuit n’étant vraiment pas souhaitable, même avec une bonne cartographie GPS : on a déjà constaté lorsqu’on y est venus il y a 3 ans que les cartes étaient un peu trop approximatives et qu’il était préférable de naviguer à vue, nos traces dans les passes les plus étroites laissant supposer qu’on avait navigué… en traversant des bandes de terre !

Après quelques heures matinales franchement molles, nous touchons finalement un vent de 15-20 nœuds qui nous permet de naviguer au bon plein autour de 6 nœuds pour la fin de la première journée et la première nuit ; au cours des premières 24 heures nous avons abattu 140 miles sur les 365 que nous avons à faire, ce qui n’est pas si mal, bien qu’un peu inconfortable car la mer est assez agitée et un peu erratique. Le deuxième jour, le vent s’établit presque dans notre travers, mais baisse un peu d’intensité ; la navigation est plus agréable, surtout la nuit, mais nous ne parcourons que 120 miles dans les 24 heures. Ca ne nous laisse plus beaucoup de chance de pouvoir arriver le 18 avant la nuit ; j’étudie les possibilité d’arriver de nuit, avec en plus un ciel sans lune, et je n’en vois qu’une : contourner Gran Roque par l’ouest et mouiller dans son sud ; c’est jouable, mais seulement si l’unique phare de l’archipel encore en service fonctionne. Finalement, le 3ème jour nous rencontrons un assez fort courant contraire de 0,7à 0,9 nœuds : nous avons l’impression d’avancer sur l’eau à plus de 5 nœuds, mais sur le fond, nous faisons à peine une moyenne de 4 nœuds ; c’est donc reparti pour une troisième nuit et ce n’est qu’à 6h du matin que nous voyons apparaitre dans la brume les petites hauteurs de Gran Roque, puis vers 7h30 les îlots de Francesqui où on a prévu de faire notre première escale. A 3 miles de l’arrivée, nous ferlons progressivement les voiles pour terminer au moteur. C’est finalement à 9h que nous franchissons la dernière passe qui nous permet de mouiller dans le lagon de Francesqui en repérant visuellement les bancs à éviter. Nous aurons finalement mis 3 jours, 3 nuits et 3 heures pour parcourir nos 365 miles à la très modeste moyenne de 4,8 nœuds…

2015

L’arrivée dans un lagon comme celui de Francesqui est magique et nous récompense bien des nuits parfois sportives passées en navigation : la passe d’entrée, peu profonde (et semblant impossible à franchir sur nos cartes Navionics), nous fait raser de près des bancs de sable qui se colorent progressivement de l’émeraude à un superbe turquoise, puis d’un léger jaune très lumineux, presque blanc, selon la profondeur de l’eau. Une fois mouillés, nous pouvons en apprécier la palette complète, en ajoutant le sable franchement blanc des plages et les taches vert-foncé de quelques mangroves. C’est tout simplement merveilleux ! Nous partageons l’endroit avec 4 autres voiliers inhabités, mais sans doute gardiennés par des locaux, car nous constaterons qu’une annexe y est attachée la nuit et qu’une cabine semble éclairée. A notre arrivée notre plus proche voisin, un catamaran qui semble habité par des moniteurs de kite surf, abrite encore ses propriétaires qui doivent être passablement sourds, vu le niveau de leur sono extérieure. Au début, en dehors du volume assourdissant, nous ne trouvons rien à redire, car ce sont des rythmes de salsa qui se succèdent, donnant un peu de couleur locale (on est quand même au Venezuela), bien que nous aurions aimé un peu de silence pour mieux nous imprégner de la féérie de l’endroit.

2015

Mais quand ça passe au raga et autre Dance hall, ça devient franchement insupportable, aussi nous équipons-nous pour notre premier safari subaquatique aux Roques. Une fois la tête sous l’eau, le silence revient, et nous pouvons apprécier les rencontres avec l’univers sous-marin : une chose nous intrigue particulièrement, ce sont des milliers de petites méduses dont le corps ressemble à fond d’artichaut, posées sur le sable à touche-touche, et dont les nombreuses et courtes tentacules les font ressembler à des anémones de mer; elles ne décollent du fond que si on les titille avec le bout  de la palme et retournent s’y poser dès qu’on les laisse tranquille. Etrange...

2015Pendant qu’on explore les fonds, des barques sont venues déposer des flots de touristes qui sont maintenant alignés sur la plage la plus blanche, une longue langue de sable qui rentre progressivement dans l’eau et dont l’extrémité découvre au gré des marées. Ils sont assis en rang d’oignon sur des chaises en plastique, protégés par des parasols et séparés par des glacières ; deux parasols, une glacière, deux parasols une glacière… Vu du bateau, ce spectacle est plutôt comique… Ce sont des gens qui soit viennent de Caracas par avion pour passer une journée, soit qui passent quelques jours dans une posada (sorte de petite pension de famille) à Grand Roque, la seule île habitée,  et qui se font conduire chaque jour sur une île différente pour profiter de plages immaculées en lisant un peu ou ne faisant rien du tout, si ce n’est sortir périodiquement une bière de la  glacière et la déguster en la faisant durer, ce qui est le cas le plus fréquent. Tous les soirs vers 4h la barque qui les a amenés vient les rechercher et comme ils sont nombreux, c’est un ballet de barques que l’on voit faire la navette entre notre petit paradis et Gran Roque. Comme ils sont plutôt calmes, on accepte plus facilement leur présence. Nous savions qu’il allait y avoir beaucoup de monde ici, car Francesqui fait partie des 3 ou 4 îles qui sont accessibles sans permission spéciale,  mais c’est un si bel endroit qu’il aurait  été dommage de le manquer. Nous pourrons faire notre plein de lagons solitaires après que nous en ayons obtenu goutes les autorisations nécéssaires après avoir effectué nos  formalités d’entrée…

 

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