Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Madoukera au fil des vagues...
Madoukera au fil des vagues...
Publicité
Archives
Newsletter
15 mars 2014

Florida Keys

2014Une fois sortis du Biscayne Channel, nous sommes en mer, mais dans une bande côtière de 1 à 5 miles de large, séparée de la pleine mer par une succession de hauts fonds sableux quasiment jamais affleurant (donc à risque...), le Hawk Channel, de guère plus de 3 à 4 m de profondeur moyenne. En l'empruntant, nous échappons en partie à de forts courants contraires issus du Gulfstream. Par bonheur, il est assez bien balisé, bien que par des balises qui sont de simples poteaux de bois surmontés d'un triangle de contre-plaqué peint en rouge pour tribord et ou d'un carré peint en vert pour bâbord et ne sont que très rarement lumineuses; peut-être que la vision 3D (normalement c'est un cône renversé pour tribord et un cylindre pour bâbord) n'est pas au programme des écoles américaines, ou alors c'est que leurs professeurs d'arts plastiques ne sont pas aussi percutant qu'Aurélie et ne leur ont pas enseigné la manière d'interpréter un plan 2D en 3D... Nous croyions à tort que ce type de balisage était réservé aux eaux intérieures et aux entrées de ports, car en mer, c'est franchement difficile à voir, même d'assez près; mais non, ici il semble que ce soit la norme. On mesure bien là tout l'intérêt des cartes-GPS qui nous permettent de les trouver à coup sûr. Notre route se poursuit agréablement dans le Hawk Channel, quoique manquant un peu de vent: les jours se suivent, mais ne se ressemblent pas...

2014Depuis un moment, nous sommes intrigués par de grands oiseaux noirs que nous voyons au loin sortir de l'eau, pédaler un moment à la surface pour s'en arracher, rebondir plusieurs fois en faisant jaillir de grandes  gerbes d'eau, pour prendre enfin un envol qui semble difficile; ensuite, une fois en l'air tour semble redevenir facile, ils s'éloignent rapidement de quelques battements d'aile. Au début, ce sont quelques individus isolés, puis des groupes de 3, puis toute une colonie, plus d'une centaine. Un peu plus tard, nous traversons une de ces colonies posée sur l'eau qui ne semble pas particulièrement se préoccuper de nous, se déplaçant à peine sur notre passage. Nous pouvons ainsi les identifier avec certitude: ce sont des oies sauvages qui doivent sans doute commencer à remonter vers le nord, après avoir passé  l'hiver sous des latitudes plus clémentes. Nous ne nous lassons pas de les observer et parcourons ainsi les 50 miles qui séparent Coconut Grove de Rodriguez Key, au sud-ouest de Key Largo, derrière laquelle nous nous abritons pour passer la nuit. Une fois mouillés, Marie Ann décide d'aller se baigner, malgré une eau à 20°C seulement (pour elle, c'est très froid), sans pour autant réussir à me convaincre de l'imiter. En fait, elle ne reste pas bien longtemps dans l'eau, car je lui dis que je viens d'apercevoir un dauphin et qu'elle est persuadée qu'il s'agit d'un requin...

2014L'étape du lendemain est prévue à l'ouest de Boot Key, tout à fait à l'ouest de Marathon Key et à l'est du Seven Miles Bridge, le plus long des ponts qui relient les Keys entre elles (le terme Key provient de l'appellation indienne de ce chapelet d'îles, comme le terme Caye utilisé aux Antilles). Partis tôt, nous y arrivons vers 15h, ce qui nous permet d'aller faire un petit tour dans le lagon qui s'étire entre ces deux Keys. Après une petite marina aux eaux peu profondes et aux pontons branlants, nous empruntons un passage dans la mangrove qui nous mène tout droit au coeur d'un authentique village de pêcheur dont l'essentiel des maisons est constitués de caravanes accolées les unes aux autres; ça semble vraiment très pauvre, à mille lieux des maisons cossues et hors de prix qui nous avions pu voir un peu partout dans les Keys lorsque nous les avions visitées par la terre en 2003 avec Rochelle, Scott et Edward. Etrange contraste... Après avoir fait un plein de notre réservoir d'annexe (1,5 litres d'un coup !) à une station qui affiche son hostilité à tout ce qui n'est pas cubain (la pompe porte un panneau disant que tout véhicule non cubain sera mis à la fourrière), nous continuons notre exploration à pied, histoire de faire un peu marcher nos jambes qui ont tendance à paresser sur le bateau et tombons sur un autre campement de caravanes, celui-ci affichant clairement ses ambitions: réservé aux plus de 55 ans; nous aurions pu y aller, mais, allez savoir pourquoi, nous préférons le confort de Madoukera à un camp sans charme et bruyant, situé (idéalement ?) en bordure de route fédérale à 4 voies. De retour au village de pêcheurs, nous dinons dans un restaurant rustique où je m'essaye à goûter un plat d'alligator: fameux !

2014Notre dernière étape le long des Florida Keys, toujours autour de 50 miles, nous amène à Key West, la ville mythique célébrée par Hemingway quand il n'était pas à Cuba. Key West, c'est la ville la plus sud de la côte est des Etats-Unis, et c'est aussi la fin de la route no 1 qui la longe du nord au sud. C'est une jolie cité qui, une fois n'est pas coutume, n'est pas constituée par un groupe de gratte-ciel sans âme, mais au contraire par de coquettes petites maisons en bois de style colonial, anciennes pour la plupart, guère plus hautes que 2 étages. La ville est sillonnée d'une population où se côtoient des touristes fortunés aux coupes impeccables, des baba-cools hirsutes et barbus qui vivent sur leur bateau (on se sent moins seul :-) ), des bikers héritiers directs d'Easy Rider (mais 30 ans après, avec de la bedaine et des lunettes) et de filles en bikini découvrant une plastique de rêve (les rêves sont parfois des cauchemars !). ici et là, échoppes où se vendent et se fabriquent des cigares nous rappellent la proximité avec Cuba, La Havane, notre prochaine escale, n'étant qu'à une centaine de miles. Après avoir musardés en admirant quelques belles cases coloniales ( case est un terme couramment utilisé aux Antilles pour désigner une maison, quelle qu'en soit la taille), nous nous attardons entre Duval Street et le front de mer, le quartier des restaurants, à la recherche d'une table dont le menu nous tente et qui soit animée par des musiciens dont le répertoire nous plaise. Nous mettons tellement de temps à nous décider que nous sommes rattrapés par la pluie, d'abord un crachin breton, qui à force de s'amplifier finit en trombes d'eau qui font tellement déborder les caniveaux que certaines rues sont sous plus de 20cm d'eau. Ca nous oblige à acheter des capes en plastique très seyantes (!!!) pour nous protéger des pleurs célestes et à retirer nos chaussures pour patauger dans l'eau pour rejoindre notre annexe. Une fois au bateau, il n'y a plus qu'à faire sécher tout ça... et à attendre la fin du coup de vent  prévu pour durer 2 à 3 jours en travaillant et en buvant de délicieuses bières ambrées...

 

20142014

 

 

 

 

 

2014

 

2014

2014

20142014

2014

2014

 

20142014

2014

 

Publicité
Publicité
Commentaires
S
Nous attendons impatiemment ds nouvelles de votre rencontre avec Cuba. <br /> <br /> Plein de questions à vous poser, mais peut être pas ds le blog?
J
Toujours aussi passionnant de vous suivre!<br /> <br /> Pensons bien à vous.<br /> <br /> Bises.<br /> <br /> Jacques et Mado
S
Bonjour les aventuriers, nous sommes heureux d'avoir de vos nouvelles de Key West et avons surtout hâte de lire sur votre passage à la Havane. Nous revenons des Jumentos et Ragged Island et passerons 2 semaines à Georgetown avant notre remontée vers la Floride. Bisous<br /> <br /> Lucie et Jean, voilier SEBAS
R
Je ne savais pas que lers oies se posaient sur l'eau comme ça. Moi j'ai trouve Key<br /> <br /> West tres joli avec ces petites habitations genre coloniales. Il y a aussi de beaux couchers de soleil (avec toujours des troubadours et magiciens divers offrant aussi leur spectacle avant la tombée de la nuit juste au moment du coucher du soleil.<br /> <br /> Bonne continuation.
Publicité