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Madoukera au fil des vagues...
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4 juin 2013

Long Island

2013

 

Départ d'Acklins le 3 juin à 6h30 pour une étape de jour vers Clarence Town, sur Long Island, où nous arrivons dix heures plus tard; rien à signaler, si ce n'est l'absence de vent et une mer (enfin!) quasiment plate, donc parcours effectué essentiellement au moteur avec un très faible apport du génois, plein vent arrière, de l'ordre d'un demi noeud sur 6 noeuds de moyenne. La baie de Clarence Town est une grande anse peu profonde, parsemée de bancs de sable et de cayes, ce qui donne de splendides couleurs d'eau. Du mouillage on peut apercevoir les deux églises dotées chacune de deux tours jumelles, un peu dans le style grec, ce qui est étonnant dans une si petite localité. Si petite qu'on est le seul bateau à l'ancre, c'est pourquoi, sans doute pour nous éviter de nous sentir trop isolés, nous sommes rejoins par un gros barracuda qui ne veut plus nous quitter; une passion qui n'est pas vraiment partagée par le (la? pour être politiquement correct) matelot qui remonte dare dare sur le bateau (selon le vieux principe marin "les femmes et les enfants d'abord"), laissant le pauvre capitaine au prise avec la bête qui ne cesse de montrer les crocs pour essayer de s'affirmer en maître; mais quand il voit que je continue à nager vers lui, il s'éloigne prudemment de quelques brasses, tout en restant cependant dans le voisinage du bateau : une passion est une passion, et la sienne est bien chevillée, puisqu'il reste à faire des ronds autour du bateau bien après qu'on soit tous les deux remontés à bord !

 

2013

A terre il y a une petite marina presque vide, ce qui est vraiment le signe que la mauvaise saison a commencé; nous demandons au dock master où faire les formalités d'entrée, car nous sommes déjà aux Bahamas depuis 2 jours et n'avons pas encore acquitté les 300$ (exorbitant, n'est-il pas ?) qui nous donne droit d'y rester 3 mois, mais il nous dit que c'est trop compliqué et qu'il vaudra mieux les faire à George Town, dans les Exumas. C'est ainsi que nous partons, en clandestins tolérés, explorer le village qui est étrangement vide: peu de maisons si éloignées les unes des autres que les voisins ne doivent pas se déranger; on trouve quand même une enseigne "Clinic" devant une maison qui doit faire à peine 3 pièces, d'un joli rose bonbon qui doit être la couleur idoine, car toutes celles qu'on a vu sont du même rose; un peu plus loin, c'est une enseigne "Store" qui attire notre attention et déclenche déjà un début de fièvre acheteuse, lorsqu'on s'aperçoit que derrière la vitre qui a du être propre il y un autre panneau portant fièrement la mention "For sale" (à vendre). On trouve cependant un bus scolaire de type américain (jaune et vieillot), mais pas d'école et un peu plus loin, un autre bus plus récent , offert par un temple de l'Idaho, comme le montre l'inscription qui l'orne encore, et dont la destination est de conduire les ouailles à l'église: des églises ok, il y en à 2 et elles sont assez imposantes, mais des ouailles, il n'y a manifestement pas de quoi remplir le bus et ils habitent tous si près qu'on se demande à quoi ça peut servir, sauf à parader fièrement en faisant 3 fois les tour du village avant que commence l'office... Quoiqu'il en soit, tous les gens que l'on a rencontré au cours de notre ballade nous ont spontanément salués et ceux à qui ont a eu affaire se sont montrés très gentils, ce qui participe sans doute au fait qu'on ait apprécié la tranquillité ambiante de ce village hors du temps.

 

2013

Vers 17h, nous entendons le bruit d'un puissant diésel qui nous fait pointer le nez dehors : c'est celui de Long Legged Lady, le trawler de Wayne et Diane qui vient faire escale pour la nuit. Ils nous font signe de venir à leur bord et c'est parti pour une bière et un Pain Killer (sorte de Pina Colada des BVI). Puis nous sommes invités à partager la daurade qu'ils viennent de pêcher; sa remontée sportive a valu à Wayne un coup de soleil, ainsi qu'un coup de canne à pèche, tous deux assez douloureux... Avant le diner, je pars explorer la caye qui longe la plage et la première chose que je vois, c'est une grande raie qui s'enfouit à moitié dans le sable pour (mal) se cacher; dommage, je n'ai encore pas pris l'appareil photo: je ne pourrai ni immortaliser la raie, ni la multitude de petits poissons colorés que je trouve dans une faille en arc de cercle qui borde la plage. Lorsque nous arrivons pour diner, Wayne, à qui nous avions demandé de recharger en 110V la batterie de l'appareil photo étanche, un Lumix qu'on a acheté à St Thomas, fait mieux que de la recharger: il nous passe un petit convertisseur 12V/110V qui se branche sur une prise allume cigare et est tout à fait adapté à notre besoin : il va nous permettre de le recharger nous-même autant de fois que nécessaire. Nous sommes très touchés et ne savons comment le remercier. Nous passons une soirée très agréable au cours de la quelle je fais connaissance avec la salle des machines du trawler : il n'y a pas un, mais deux moteurs plus gros que des moteurs de tacteurs; seul hic, la consommation de 4 galons à l'heure (environ 16 litres) à 8 noeuds. Le diner se termine par de la glace, un delicieux ice cream, un luxe que nous avions oublié, car nous n'avons pas de congélateur et ne pouvons en avoir du fait de la consommation électrique...

2013

Le lendemain, nous doublons le cap nord de Long Island qui mérite bien son nom, puisqu'elle fait 25 miles nautiques de long tout en étant trè peu large. Nous allons nous pelotonner dans une magnifique petite baie au nord-ouest, bien à l'abri: Calabash Bay (Baie Calebasse) où nous avons une pensée émue pour Aurélie, notre fille qui a organisé avec succès 5 années de suite le festival de la calebasse en Guadeloupe (en chemin, la pêche nous a souri, puisque nous avons relevé un beau thon jaune gros-yeux). Nous sommes devant une longue plage de sable blanc immaculé, bordée d'un rideau de filaos, flottants sur une eau uniformément turquoise, d'un merveilleux turquoise cristallin qui invite à se plonger dedans. Nous ne résistons pas longtemps à l'appel de cette sirène et nous voici de nouveaux partis pour un safari photo au-dessus d'une caye qui nous tend les bras, juste devant nous. C'est un nouveau ballet de poissons tropicaux où dominent les mérous de Nassau et les anges gris, au milieu de coraux formants de belles arabesques, et couverts d'algues et d'éponges aux couleurs chatoyantes... Puis c'est un banc de petites carangues bleues qui se précipitent vers nous comme pour chercher refuge; nous ne tardons pas à comprendre pourquoi: elles sont nonchalamment poursuivies par un barracuda qui les effraye régulièrement d'une mouvement goulu de mâchoires, mais n'ose pas en happer une en notre présence. Un petit tour à terre permet d'apprécier de marcher sur un tapis ferme d'aiguilles de pin (le filao est un résineux) qui tranche avec le sable de la plage, si fin qu'on enfonce le pied à chaque pas. Pour un peu on se croirait dans la forêt du both d'Orouet !

2013

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