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Madoukera au fil des vagues...
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14 avril 2015

USVI: Saint Thomas

2015

Partis à 4h30 du matin et après avoir bénéficié d’un alizé soutenu, nous avons parcouru les 90 miles nautiques qui nous séparent Virgin Gorda, dans les Vierges Britanniques, de Grand Case en un peu plus de 13h. Cette petite traversée a été des plus tranquilles et le seul incident à reporter est que nous n’avons rien pu pêcher d’autre que des sargasses, ces algues qui dérivent en banc à la surface de l’eau et s’accrochent illico à l’hameçon, ne laissant aux malheureux poissons (qui ne rêvent sans doute qu’à ça J) aucune chance de pouvoir finir dans notre assiette. Peu avant l’arrivée, nous entrons dans l’immense plan d’eau des vierges, longeons les remarquables ilots de Fallen Jérusalem et Broken Jérusalem (nommés ainsi car l’enchevêtrement d’immenses blocs de granit qui les constituent et sont censés évoquer le destruction de Jérusalem remontant à l’antiquité) et passons devant Les Baths sans pouvoir nous y arrêter, faute de temps. Nous arrivons à nous faufiler dans le jour déclinant entre les cayes et la plage de Savannah Bay, le seul mouillage véritablement calme proche du port d’entrée, pour nous y ancrer juste avant que la nuit tombe ; chercher son passage entre des cayes que l’on ne peut plus voir est une expérience assez stressante... Brève escale tout juste agrémentée d’un petit snorkeling le lendemain matin et nous voilà déjà repartis pour Saint Thomas, dans les Vierges américaines, non sans un regard nostalgique sur les Baths où nous n’avons pas le temps de nous arrêter cette fois, les nécessités du mariage de nos amis de « Mikhaya » imposant leur calendrier.

2015

A Saint Thomas, nous prenons un premier mouillage au nord-ouest de Hassel Island, une ile qui ferme presque l’immense baie de Charlotte Amalie, la capitale dans son ouest, juste après le plan d’eau réservé à l’atterrissage des hydravions qui desservent Sainte Croix, la plus grande mais la plus isolée des Vierges américaines (USVI), car très au sud, à 35 miles en dehors du plan d’eau des Vierges. Ce mouillage à l’avantage de n’être pas très éloigné du bureau des douanes, le fameux CBP (Coast and Border Protection) qui nous a causé tant de problème lorsqu’on a eu affaire à lui dans le passé. Mais cette fois, nous avons téléphoné pour annoncer notre arrivée, un permis annuel de navigation en cours de validité délivré à Porto Rico, un passeport américain pour Marie Ann et un visa de 10 ans pour moi : on s’attendait à un minimum de chicaneries, mais tout se passe sans problème et la fonctionnaire de service se montre d’une grande amabilité, fournissant en sus de nombreuses explications dont on ne comprend pas toujours l’utilité, mais dont nous la remercions chaleureusement. Soulagés de ces contraignantes formalités, nous repassons par l’étroit et peu profond passage entre la terre (??!!) et l’ilot au nous attend « Madoukera » et passons une bonne nuit à ce mouillage un peu rouleur qu’on nous signalera bientôt comme un lieu privilégiés pour les rapines de petits malfrats, mais nous n’y sommes pas le seul bateau à l’ancre et personne n’a eu à subir le moindre préjudice ; peut-être une légende urbaine…

2015

De bon matin nous partons rejoindre nos amis qui nous attendent à l’ouest de Water Island dans un mouillage que tout le monde appelle Honeymoon Beach Bay, bien qu’aucune carte ne le mentionne sous ce nom, mais sous celui, certes moins poétique, de Druift Bay. Pour y aller, en principe pas de problème, il n’y a qu’à contourner Water Island par le nord et longer la côte ouest, sauf que… nous faisons l’erreur des débutants en traversant une zone de mouillage encombrée, donc théoriquement sans problème, le nez en l’air pour essayer de repérer le voilier de nos amis, en oubliant de regarder où on met les pieds (en l’occurrence notre quille) jusqu’à ce qu’un boum retentissant suivi d’un arrêt brutal du bateau nous signale fort peu élégamment qu’on vient de toucher le fond (dans tous les sens du terme J)… Quelques manœuvres peu orthodoxes plus tard, nous arrivons à nous dégager de cette mauvaise passe et nous dirigeons vers le chenal principal qu’empruntent les cargos et quelques paquebots. Nous passons à côté d’un petit bateau de pêche qui nous crie quelque chose que nous ne comprenons pas en faisant des signes. Par acquis de conscience, je vérifie sur la carte en zoomant un peu, mais rien de spécial n’apparaissant, nous continuons allègrement notre route pour entendre presque aussitôt un autre boum sonore suivit d’un arrêt encore plus violent ! Nous arrivons cette fois encore à nous en sortir, mais ne comprenons pas pourquoi, après avoir par la suite vérifié sur les cartes de plusieurs autres bateaux, comment nous avons pu heurter un haut-fond qui théoriquement n’existe pas…

2015

Le mouillage d’Honeymoon est constitué d’une anse peu profonde encombrée de corps morts disposés de façon un peu anarchique par leurs occupants (pour l’essentiel des voiliers habités à l’année) et dont le fond est bordé par une plage de sable blanc plantée de cocotier, avec de part et d’autre des petits restaurants (en fait plutôt des snacks, sauf pour les prix), le tout en faisant un ensemble agréable très prisés des daycharters, ces bateaux spécialisés dans les excursions à la journée. Nous y rencontrons Nick, un ami d’enfance de Matt, qui y vit de décembre à avril sur son ketch en bois de 14,50 m, un voilier très bien entretenu. Il remonte chaque année début mai pour la saison cyclonique dans la baie de Chesapeake et redescend fin novembre, une petite promenade de santé d’une dizaine de jours qu’il fait avec deux copains qui sont sans doute plus intéressés par la vie en mer qu’au mouillage. Le reste du temps il semble apprécier d’être seul sur son corps mort, même s’il ne boude pas la compagnie. Il a de temps à autre une activité de daycharter avec des touristes de passage pour compléter sa retraite qui aurait dû être agrémentée par les revenus de sa société d’import de matériel nautique, mais que j’ai cru comprendre ne pas être très florissante. Nick a un humour bien franchouillard pour un américain (d’origine italienne cependant) et nous abreuve d’histoires drôles qui me font bien rire, quand enfin je les comprends. Son projet est de quitter son mouillage pour visiter tous les sites dont on lui a parlé.

2015

Quand on dit solitaire en parlant de Nick, ce n’est pas tout à fait vrai, au moins pour cette année, car il ne tarde pas à nous présenter Jessica, une jeune (de notre âge) et jolie anglaise qui est arrivée dans la baie sur son propre voilier, et qui, après une rupture avec son compagnon de route, a commencé une nouvelle vie de navigatrice solitaire momentanément interrompue par Nick, tout au moins jusqu’au mariage de nos amis fin avril, l’un repartant ensuite sur les Etats-Unis et l’autre prévoyant de rester dans la zone. Jessica est fille surprenante, car s’intéressant à une multitude de chose. Elle a d’abord travaillé comme responsable de production pour le magazine Vogue en Angleterre dont elle s’est fait virer pour avoir publié une photo de Cindy Crawford sans son grain de beauté, alors qu’il constituait (le grain de beauté !) une marque déposée. Elle est alors rentrée dans un magazine spécialisé dans la Jet Set qui l’a envoyé aux Etats Unis où elle est restée depuis. Le plus cocasse de son histoire tient dans sa tentative d’élever des poulets dans le Vermont, histoire d’avoir des œufs frais tous les matins et de pouvoir manger du poulet fermier... ça a évidemment fini en eau de boudin, mais ça nous a bien fait rire. Elle a pensé aller passer la saison cyclonique à Grenade, mais elle a finalement réduit la voilure et compte se limiter à aller mettre son bateau à terre à Virgin Gorda.

2015

Charlotte Amalie nous a paru plus accueillante que lors de notre premier passage. Peut-être que c’est dû aux formalités d’entrée qui se sont bien passées, à moins que ce soit du fait qu’on est dans un mouillage moins rouleur que le mouillage principal, balayé par une houle incessante. A moins que ce soit du fait que le ponton à annexe, situé dans la marina de Crown Bay, où l’on peut s’amarrer gracieusement (c’est à signaler, car la plupart du temps les marinas soit refusent l’amarrage des annexes des bateaux au mouillage, soit leur font payer d’un un prix franchement prohibitif !) est à deux pas d’un supermarché Pueblo, sorte de Leader Price en plus rustique et en beaucoup plus grand. C’est également très proche d’un magasin de bricolage Ace, ce qui est bien pratique pour se réapprovisionner en petits trucs ne pouvant servir à rien mais qui paraissent indispensables quand on les met dans panier ! Nous avons également expérimenté le dollar-bus, un compromis entre les taxis collectifs des Antilles et les trucks de Tahiti. Nous y avons même trouvé un bureau de poste, ouvert de surcroit, le premier depuis bien longtemps, ce qui nous a permis d’envoyer une petite carte à nos petits-enfants. Pour terminer le tableau, signalons qu’entre le front de mer et la rue parallèle, siège de toutes les bijouteries et boutiques de souvenir dont un touriste peut rêver (américain bien sûr J ), il y a de nombreux passages qui abritent des petits restaurants dont on a expérimenté la cuisine mexicaine dans une cantina…

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